Tout commence par un mythe cosmogonique : au septième jour de la création, l’harmonie régnait entre les êtres humains et la nature ; elle était telle que le paradis n’avait besoin ni de poètes ni de conteurs car la justice et la beauté étaient présentes toujours et partout. Puis la cupidité est apparue entrainant dissonance et conflits.
En plein XXIe siècle, ce spectacle jette un regard sur les expulsés du paradis, les marginalisés et humiliés à qui l’on dit et redit jusqu’à satiété que le paradis est malheureusement perdu, que l’injustice est l’état naturel de la vie et que le mieux à faire est de l’accepter et de se jeter dans les bras du chacun pour soi.
Le septième jour nous invite à considérer que, peut-être, le paradis n’est pas perdu, qu’il est quelque part maltraité, privatisé et surtout oublié ; qu’il est possible que ce soit lui, le paradis, qui ait été expulsé de l’humanité, expulsé de nos pensées et de nos rêves, et qu’il n’attend qu’un geste pour envisager un nouveau retour : qu’on ait le courage de l’imaginer.
Tant que ce septième jour se tiendra loin de nous, la poésie s’obstinera à prendre la parole, la parole irriguera les arts et l’art de la parole persistera, loin de toute posture, comme une nécessité intime.