ÉVÈNEMENT du 1er au 6 novembre 2016 au théâtre ESPACE 44 à Lyon
– La pièce est une conversation entre un vieux retraité et un jeune employé de la maison de
retraite, au moment du coucher du soleil et du crépuscule. Deux générations qui dialoguent,
s’affrontent, s’apprivoisent. C’est surtout un comédien au crépuscule de sa vie et un jeune
pragmatique.
Deux points de vue sur la réalité, celle du théâtre et celle du quotidien.
Une réflexion amusée sur le métier de comédien, la vie de comédien, le jeu de comédien.
Et si l’on pense à Diderot, aux théories d’Aristote, de Brecht, de Stanislavski, de Meyerhold
ou de Vitez, le personnage revendique simplement la jouissance de jouer et d‘être un autre,
pour le plaisir du public.
Tout au long du spectacle, il cite et intègre dans la conversation
des bribes de ses rôles passés avec une foi intacte en ce métier salvateur, et avec la même
délectation, parfois un peu cabotine, pour jouer avec son jeune contradicteur.
La pièce
aborde aussi le crépuscule de la Culture dans un monde qui se grise, se rétrécit, s’acculture.
Les spectateurs reconnaîtront les courtes citations empruntées à Shakespeare (Othello, Macbeth, Coriolan), à Molière
(Tartuffe, Le Misanthrope, Les fourberies de Scapin, Le mariage forcé, Le bourgeois gentilhomme), à Hugo (Ode aux
poètes de la révolution), Audiberti (La logeuse), Copi (Une visite inopportune), Rostand (Cyrano de Bergerac), Jarry
(Le roi Ubu), Ganzl (Fracasse) et, plus longuement pour terminer, à Tchékov (Le chant du cygne).
L’Arche Editeur a refusé les citations de Brecht (L’Opéra de quat’sous) et de Arden (L’Âne de l’hospice). Merci aux
autres ayant droit.
– Texte, mise en scène et décor : Claude-Pierre Chavanon
– Le Comédien : Pierre Bianco
– L’Accompagnateur : Alexis Jarniac
– Création musique et son : Niels Gabrielli
– Remerciements à :
Jean-Paul Schmitt, Michel Bazin, André Sanfratello
et tout particulièrement à Shakespeare, Molière, Tchékov,
Rostand, Hugo, Audiberti, Jarry, Copi, Ganzl.
et à l’équipe du Théâtre ESPACE 44
– Une production AMAC
Claude-Pierre Chavanon a animé le théâtre universitaire de Lyon avec les mises en scène de
« Les Bains » de Vladimir Maiakovski, « Marat-Sade » de Peter Weiss, « Les Bandes Magnétiques »,
de Alfonso Sastre, « Les escaliers » de Tibor Ebert, puis il a dirigé la compagnie et le théâtre des
Huit Saveurs avec une vingtaine de créations en adaptant « Candide » de Voltaire, « l’Or »
de Cendrars, « Gervaise » de Zola, « Histoire d’un Homme du peuple » d’Erckman-Chatrian,
en écrivant « Saltimbanques », « La Raison des plus fous », « Foutaise » et en mettant en scène
Shakespeare, Racine, Pirandello, Ionesco, Grass, Woody Allen, Topol ... Puis, tout en se tournant
vers le cinéma documentaire, il a continué à écrire et à mettre en scène du théâtre musical à Paris
au Centre Beaubourg et sur le Parvis de Notre Dame. À Aix, il a mis en scène l’opéra « Mass »
de Léonard Bernstein et depuis 2010, à l’AmphiOpéra de Lyon, en musique également,
« Mama Jones », « Kamarazene », « La fille de la Fanfare », « Le Compagnon d’Isalyne ».
– La complicité entre le metteur en scène Claude-Pierre Chavanon et le comédien Pierre Bianco
existe de longue date avec « L’or » de Blaise Cendrars, « Iphigénie » de Jean Racine, « Délire à
deux » d’Eugène Ionesco, « Je rêvais peut-être » de Luigi Pirandello, « Kamarazene » de Tibor
Ebert, également dans les films « 1322 » et « A fresco ».
Aussi cette pie ce a été écrite sur mesure pour Pierre Bianco.
– Pierre Bianco ne se présente plus. Il a interprété plus de cent rôles de premier plan en France et
en Belgique, dans les plus grands théâtres, en particulier au TNP et aux Célestins, comme Dandin,
Figaro, Néron, Hector, Marat, Alceste, Don César, Sganarelle, Lear, Harpagon, Agamemnon...
Il a mis en scène de nombreuses pièces classiques et contemporaines. En homme de théâtre
complet, il joue continuellement, enchaîne les pièces, met en scène et donne des cours à de jeunes
professionnels. Il a publié un recueil de poèmes.
– Alexis Jarniac est jeune comme la pièce le demande, mais comédien déjà expérimenté, avec une
quinzaine de rôles depuis 2013, dont Oreste dans « Andromaque », Peter Quince dans « Le songe
d’une nuit d’été », Valère dans « Le Médecin malgré lui », le messager dans « Lysistrata »,
Roberto Zucco dans la pièce éponyme, et Jack dans « Quai n°19 », mis en scène par Pierre Bianco
– Merci au théâtre ESPACE 44, Scène Découvertes qui, malgré ses difficultés financières,
poursuit sa mission de faire découvrir au public de nouveaux textes et propose ainsi
un « tremplin » à ce spectacle pour qu’il puisse ensuite trouver un public plus large dans
la programmation de théâtres plus grands et ouverts à la création.
– EXTRAIT...
Accompagnateur : - Là, encore vous vous moquez. Toujours des pirouettes ! Vous utilisez votre mémoire
pour me railler. Vous en profitez parce que je suis votre homme de compagnie …
Comédien : – Mais non, vous êtes beaucoup plus que cela ; vous tenez compagnie à Scapin, à Macbeth,
à Tartuffe…
A : - Géronte, Geronimo, Lady Macbeth, Gianmarco, tout ce qui vous arrange pour me ridiculiser, c’est ça
votre réalité ? Vous en voyez souvent des valets battus et des Géronte aussi crédules ?
C : – Pas besoin de s’appeler Géronte pour être ridiculisé, battu, humilié, trompé, et là, pas question de
sortir de scène, serein, une fois le rideau tombé après le salut et les applaudissements.
Tu rentres chez toi la rage au ventre d’avoir été aussi crédule ou avec l’humiliation sur tes épaules…
Et autour de toi, c’est la même chose. Ton voisin du 3° tape sur sa femme. Ta voisine de palier se tape
le voisin du 5° pour un peu d’argent, car le mari est au chômage et le frigo est vide. Il y a encore des
Gervaise qui finissent sous un escalier.
Oui, j’ai fait du théâtre parce que sa réalité est plus belle que celle qui nous entoure au quotidien.
…/…
A : - Je ne sais plus où j’en suis avec vous, tantôt vous me parlez du monde, tantôt du théâtre. Tantôt j’ai
l’impression que c’est la même chose pour vous, tantôt au contraire que cela s’oppose farouchement.